Salut à tous ! Aujourd’hui, je voulais te parler d’une étape dont on ne parle pas assez : la phase d’adaptation après un diagnostic de SOPK. Parce que oui, recevoir ce diagnostic, c’est une chose. Mais apprendre à vivre avec ? C’est toute une autre histoire.
Le choc du diagnostic : et maintenant, on fait quoi ?
Quand la gynécologue a prononcé les mots « syndrome des ovaires polykystiques », j’étais complètement perdue. D’accord, j’avais enfin un nom sur ce qui se passait dans mon corps depuis des années. Mais concrètement, ça changeait quoi à mon quotidien ?
Les premières semaines ont été un vrai brouillard. Entre les recherches compulsives sur Internet à 2h du matin (spoiler : mauvaise idée), les forums où tout le monde racontait des histoires différentes, et les conseils contradictoires qu’on trouve partout… J’étais complètement déboussolée.
La phase de déni : "Ça va bien se passer, c'est pas si grave"
Au début, j’ai minimisé. Peut-être que je faisais partie de celles qui allaient avoir des symptômes légers ? Peut-être que ça n’allait pas vraiment impacter ma vie ? Je continuais ma routine habituelle, en me disant que tout irait bien.
🚨 Spoiler alert numéro 2 : le déni, ça marche un temps. Mais à un moment, le corps rappelle qu’il est bien là, avec ses cycles chaotiques, ses douleurs, et toute la panoplie de symptômes qui va avec.
Le grand ménage : revoir mes habitudes
C’est là que j’ai compris qu’il fallait que je change certaines choses. Pas tout, hein. Mais certaines habitudes devaient être revues.
L’alimentation : le casse-tête du début
Ah, l’alimentation avec le SOPK ! Si vous aussi vous vous êtes retrouvée face à mille recommandations différentes, on est pareilles. Certains disent « arrêtez les glucides », d’autres « mangez équilibré », d’autres encore « faites du low-carb »…
Au début, j’ai voulu tout faire en même temps. Résultat ? Je me suis mise une pression monstre et j’ai tenu… trois jours, même pas.
J’ai fini par comprendre que l’adaptation, ce n’était pas tout changer du jour au lendemain. C’était plutôt faire de petits ajustements progressifs :
- Privilégier les aliments à index glycémique bas (sans me priver complètement non plus)
- Ajouter plus de légumes dans mes assiettes
- Limiter (mais pas éliminer !) les sucres rapides
- Écouter mon corps et ses réactions
Le sport : trouver le bon équilibre
On m’a dit : « Il faut faire du sport pour réguler les hormones ! » Oui, mais quand on a déjà peu d’énergie et des douleurs, c’est plus facile à dire qu’à faire.
J’ai commencé petit. Très petit. Des marches, du yoga doux, quelques étirements. Pas pour devenir une athlète, juste pour bouger un peu et me sentir mieux dans mon corps. Certains jours, je fais plus. D’autres, je fais moins. Et c’est OK.
Le combat du poids : le cercle vicieux
Parlons d’un sujet qui fâche : le poids et le SOPK. Parce que oui, c’est souvent lié, et non, ce n’est pas « juste une question de volonté ».
Avec le SOPK, mon corps réagit différemment. La résistance à l’insuline fait que perdre du poids est beaucoup plus difficile, même en faisant attention. J’ai essayé tellement de choses : compter les calories, faire plus de sport, réduire les glucides… Et à chaque fois, c’était la même frustration de voir des résultats minimes pour des efforts énormes.
Le pire ? Les remarques bienveillantes mais maladroites : « Il suffit de moins manger », « Bouge plus », « C’est une question de motivation ». Non. Mon corps ne fonctionne pas comme ça. Le SOPK déséquilibre complètement la façon dont mon organisme gère le sucre et stocke les graisses.
J’ai fini par comprendre que la perte de poids avec le SOPK, ce n’est pas une ligne droite. Parfois je perds un peu, parfois je stagne pendant des mois, parfois je reprends sans avoir changé quoi que ce soit. C’est démoralisant, épuisant même. Mais j’apprends petit à petit à mesurer ma santé autrement que par un chiffre sur la balance.
La pilule : ma relation compliquée
Tu te souviens, je t’en ai parlé dans mon histoire : j’étais contre la pilule, mais j’ai fini par accepter de la prendre pour « réguler » mes cycles et soulager mes douleurs.
Deux ans plus tard, mes cycles sont réguliers… artificiellement. Mes douleurs ? Toujours là. C’est frustrant de se dire qu’on prend un traitement qui ne règle qu’une partie du problème. Mais c’est aussi ça, l’adaptation : accepter que tout ne sera pas parfait, que certaines solutions sont imparfaites.
La pilule et la prise de poids : le double effet
Et si je te disais que la pilule, censée m’aider, a aussi compliqué les choses ? Parce que oui, elle a provoqué une prise de poids. Ironie du sort : je prends un traitement pour gérer mon SOPK, et ce traitement aggrave l’un des symptômes les plus difficiles à vivre.
Au début, je ne voulais pas y croire. Je me disais que c’était peut-être moi, mon alimentation, mon manque d’activité. Mais les kilos se sont installés progressivement, malgré mes efforts pour maintenir mes habitudes. La rétention d’eau, l’appétit augmenté, le métabolisme qui ralentit… tout ça s’est invité dans ma vie.
Le plus dur ? C’est de se battre sur deux fronts : d’un côté le SOPK qui rend la perte de poids difficile, de l’autre la pilule qui favorise la prise de poids. C’est comme essayer de vider un bateau qui prend l’eau de partout.
J’ai pensé plusieurs fois à arrêter la pilule. Mais sans elle, mes cycles redeviennent chaotiques. Je me retrouve coincée entre deux mauvaises options, à devoir choisir le moindre mal. Et ça aussi, ça fait partie de l’adaptation : accepter que parfois, il n’y a pas de solution parfaite, juste des compromis.
Accepter les hauts et les bas
Ce qu’on ne vous dit pas assez, c’est que l’adaptation avec le SOPK, ce n’est pas linéaire. Il y a des jours où je me sens bien, où j’ai l’impression de gérer. Et puis il y a des jours où je suis fatiguée, où les douleurs reviennent, où mon moral est en berne.
J’ai appris à ne plus me culpabiliser pour ces mauvais jours. Ils font partie du package. Vivre avec le SOPK, c’est aussi accepter que notre corps ait son propre rythme, pas toujours prévisible.
L'importance de s'entourer (ou pas)
Une chose qui pourrait vraiment aider pendant cette phase d’adaptation : en parler. Pas forcément à tout le monde, mais à quelques personnes de confiance.
Sauf que moi ? Je ne l’ai pas fait. Je n’en ai parlé à personne (à l’exception de mon chéri). J’ai tout gardé pour moi.
Pourquoi ? Parce que je ne voulais pas voir la pitié dans leurs yeux. Je ne voulais pas de l’empathie maladroite, des « oh la pauvre » ou des conseils non sollicités. Alors j’ai préféré le silence. J’ai préféré porter ça toute seule.
Avec le recul, était-ce la meilleure décision ? Probablement pas. Le poids de la solitude s’est ajouté au poids de la maladie. Et c’est devenu très lourd.
Ce qui m’a finalement aidée
Ce qui a légé de cet isolement, ce ne sont pas les conversations en face à face. Ce sont les comptes Instagram de personnes qui vivent la même chose.
Là, pas de pitié. Pas de jugement. Juste des témoignages qui résonnent. Des « moi aussi ». Des « je te comprends ». Des expériences partagées qui m’ont fait réaliser que je n’étais pas seule. Que je n’étais pas « bizarre » ou « compliquée ».
C’est ça qui m’a aidée à sortir de ma bulle. Progressivement. À mon rythme. Sans avoir à justifier, à expliquer, à éduquer.
Pourquoi je te raconte ça ?
Parce que si tu lis ces lignes, je ne veux pas que tu commettes la même erreur que moi.
Tu n’es pas obligée de tout dire à tout le monde. Mais s’isoler complètement, ce n’est pas la solution non plus.
Trouve TON équilibre :
- Peut-être que pour toi, ce sera une amie proche
- Peut-être que ce sera un groupe de soutien en ligne
- Peut-être que ce sera un thérapeute
- Peut-être que ce sera ce blog, cet espace où tu peux lire et te sentir comprise sans avoir à parler
L’important, c’est de ne pas rester seule avec tout ça. Vraiment.
Où j'en suis aujourd'hui
Honnêtement ? Je ne suis pas « guérie » (d’ailleurs, le SOPK ne se guérit pas). Mais je suis en phase d’adaptation constante. J’apprends à connaître mon corps différemment, à repérer les signaux, à ajuster mes habitudes au fur et à mesure.
Certains jours, c’est plus facile que d’autres. Et c’est OK. L’adaptation, ce n’est pas arriver à un point où tout est parfait. C’est apprendre à danser avec ce corps qui a ses propres règles, même si elles changent régulièrement.
Mes conseils pour celles qui débutent
Si vous êtes en pleine phase d’adaptation avec un diagnostic récent de SOPK, voici ce que j’aurais aimé qu’on me dise :
- Vas-y progressivement : Vous n’êtes pas obligée de tout changer d’un coup. Faites un changement à la fois, et voyez comment votre corps réagit.
- Sois bienveillante avec toi-même : Vous allez avoir des hauts et des bas. C’est normal. Vous n’êtes pas en train d’échouer, vous êtes en train d’apprendre.
- Écoutes ton corps : Ce qui marche pour une personne ne marchera pas forcément pour vous. On a toutes un SOPK différent.
- Trouves ton tribu : Que ce soit en ligne ou en vrai, entourez-vous de personnes qui comprennent ce que tu vis.
5. Donnes-toi du temps : L’adaptation, ça ne se fait pas en un mois. C’est un processus qui prend du temps, et qui évolue constamment.
Et toi ?
Si tu vis avec le SOPK, comment s’est passée ta phase d’adaptation ? Qu’est-ce qui t’a le plus aidée ? Qu’est-ce qui a été le plus difficile ?
N’hésites pas à partager votre expérience en commentaire. On est toutes dans le même bateau, et ton témoignage peut vraiment aider d’autres personnes qui sont en plein dedans. 💜
À très bientôt pour de nouvelles aventures (ovariennes) !
Note : Cet article partage mon expérience personnelle. Le SOPK se manifeste différemment chez chaque personne. N’hésites pas à consulter des professionnels de santé pour un accompagnement personnalisé.
